mercredi 12 octobre 2011

"Les autres nous empêchent-ils d'être nous-mêmes? - Copie de Maxime Jobert élève de Terminale STG1


Les autres, dans la société, nous font prendre part, bien souvent, à un groupe ; or, dans ce groupe, des idées, parfois des clichés, nous oblige à paraître, à donner une image de nous. Mais dans la société certaines personnes nous développent aussi des compétences et des réflexions. Alors peut-on vivre sans les autres ?
Le sujet soulève un réel problème qui nous fait prendre part à deux réponses contradictoires. Tout d’abord l’expression « les autres » me paraît vague, de prime abord. Qui sont-ils ? Les personnes proches de notre entourage ou tout individu en général c’est-à-dire la société ? La première réponse se base sur le fait  que face à une personne notre visage perd sa place pour se laisser parasiter par un masque, un masque qui change selon l’individu présent pour que les deux individus soient en « osmose ». Par exemple le fait qu’une personne entre dans une pièce alors que l’on s’y trouve suffit à changer son attitude, le regard de cette personne nous oblige à faire des choses pour paraître, et même parfois nos opinions sur tel ou tel point changent devant différents interlocuteurs. Alors ces transformations ne cessent de changer tout au long de notre vie.
De même la société en général nous empêche d’être nous-même. Pour chaque action entreprise, il y a des règles de langage, de comportement. Par exemple le fait qu’il y ait un code vestimentaire. Je ne peux pas m’habiller en survêtement lors d’une demande d’emploi, je dois mettre un costume pour renvoyer une image de moi positive. Cela revient au phénomène de figuration, il faut jouer un rôle pour être intégré dans tel ou tel genre, ce n’est donc pas notre vraie nature mais le personnage pour lequel il faut être pris ou accepté.
Un autre phénomène est troublant, si on essaie d’échapper aux autres par différentes manières, la solitude, le silence, le renfermement, on dira encore que c’est un rôle, le solitaire se la joue solitaire. Stiegler nous dit même que « La réelle solitude et le vrai silence sont non seulement condamnés mais tout simplement impossibles. »
Ce pendant dans un esprit contradictoire, certaines idées remontent, les autres ont la capacité à nous donner des compétences ou à nous faire rendre compte que nous avons des connaissances. Par exemple, un professeur. Dans ce cas les autres, nous aident à nous construire, à devenir quelqu’un, à pouvoir communiquer et transmettre . La véritable humanité consiste à penser à soi-même, pour cela l’homme doit apprendre à diriger sa pensée, car la nature ne ui a pas donné de facultés accomplies. Sans la société nous serions donc des animaux, nous n’aurions pas de langage et pas de réflexion aussi élevée. L’exemple de l’enfant sauvage qui a toujours vécu dans la forêt et qui débarque dans la société est incapable de comprendre le langage et de transmettre ses ressentis, des expériences, ses sentiments puisqu’il n’a pas de connaissances, mais seulement un instinct de survie. La privation de société ne nous fait pas être nous-mêmes.
Les autres nous permettent de voir. Je sais que la Tour Eiffel existe puisque des gens y sont en ce moment, je sais que j’ai une conscience puisque il y a autrui. En revanche, la solitude profonde, par exemple le naufrage sur une île déserte de Robinson lui fait perdre toutes notions, il ne sait plus, ne reconnaît plus. Il n’a plus de soutien, de repères et en oublie les choses qu’il savait. Cela veut dire que même après la socialisation, le retour à une solitude nous plonge dans un état d’esprit animal, c’est donc toute sa vie qu’il faut vivre en société pour être.
Ces deux façons de voir se fondent sur deux bases, l’une sur le fait que nous avons un  véritable soi-même ainsi que des facultés acquises depuis le début, des connaissances qui nous permettent de guider notre pensée et donc d’avoir un pouvoir de réflexion sur les choses. Les autres nous empêchent alors d’être, lorsqu’un homme est membre d’un groupe, il n’agit pas conformément à ce qu’il ressent en tant qu’individu mais à ce qu’il ressent en fonction de la manière dont la société lui prescrit de se conduire. Les sentiments sont donc engendrés par les traditions du groupe. Même si l’individu n’en a pas conscience, ce qui lui paraît être « penser par soi-même » est alors en réalité conditionné par ce que la société prescrit et valorise.
L’autorité se base sur le fait qu’au début le soi-même est néant, qu’il se construit au fur et à mesure de notre vie grâce aux autres et donc grâce à la société. L’éducation est donc une part importante qui nous donne matière à penser. C’est donc cette société qui permet d’apprendre à penser par soi-même et de transmettre ensuite aux autres qui, eux aussi, transmettront.
La question « les autres nous empêchent-ils d’être nous-mêmes ? » n’a pas de réponse précise puisque l’on ne sait pas réellement si nous avons réellement un soi-même personnel, propre à chacun ou si le soi-même n’existe pas au début et se construit grâce aux autres.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire