mercredi 3 septembre 2014

Faut-il préférer le bonheur à la vérité?




Groupe 1 : Définir des situations précises dans lesquelles cette question se pose.
Groupe 2 : Proposer plusieurs synonymes ou termes contraires aux deux notions essentielles du sujet.
Groupe 3 : Proposer trois ou quatre reformulations du sujet
Groupe 4 : Proposer plusieurs arguments en faveur de la réponse positive à la question
Groupe 5 : Proposer plusieurs arguments en faveur de la réponse négative
Groupe 6 : Préciser les raisons pour lesquelles la question se pose
Groupe 7 : Comment comprenez-vous cette phrase du philosophe anglais John Stuart Mill : « Il vaut mieux être un homme insatisfait qu’un porc satisfait ; il vaut mieux être Socrate insatisfait qu’un imbécile satisfait. Et si l’imbécile ou le porc sont d’un avis différent, c’est qu’ils ne connaissent qu’un côté de la question. » Etes-vous d’accord ? Pourquoi ?

Dans la plupart de nos conversations quotidiennes, il nous faut reconnaître que la vérité nous importe assez peu. Chacun de nous est doté d’une sorte de « radar » qui nous fait presque inconsciemment dire à notre interlocuteur ce que nous estimons bon qu’il sache en fonction de la place qu’il occupe dans notre entourage. Si nous nous posions vraiment la question de savoir si cette connaissance que nous croisons « va bien », nous ne nous contenterions pas aussi facilement du « bien et toi ? » qu’il nous répond invariablement comme un rituel de « bienvenue ». Cette interrogation n’attend donc pas une réponse exacte, une description précise de l’état de santé de la personne interpellée, elle constitue plutôt une certaine façon de s’installer agréablement dans un milieu humain, une manière de dire à l’autre qu’on lui accorde une certaine considération, une forme de reconnaissance, du moins un signe. Il s’agit donc de créer un climat favorable dans un lieu, une relation, un contexte, une société. 


Nous ne voulons pas avoir d’ennuis : nous posons donc toujours cette question aux gens de notre connaissance que nous croisons et répondons toujours « oui » quand on nous la pose, même si ce n’est pas nécessairement « vrai ». Il y a donc une forme banalisée de bien-être qui dans notre vision des priorités de la vie courante nous semble prévaloir sur la nécessité de dire la vérité. Finalement la vie en communauté serait impossible s’il nous prenait brutalement l’envie de dire toujours la vérité. Mais en répondant ainsi toujours ce qu’il faut dire « pour ne pas avoir de problèmes », la question se pose de savoir dans quelle mesure nous ne finirions pas par vivre dans une sorte d’abrutissement collectif et inauthentique dans lequel, à force d’être pratique, « arrangeant », plus rien ne serait « vrai ».

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