vendredi 27 mars 2015

L'Indifférence - Texte de Pashka Debard (T STMG1) et de Marius Bouffare (T STI1)


Nous avons tous en nous quelque chose d’unique qui nous distingue des autres. Cependant l’homme ne prend pas cela en compte. Il nous perçoit comme un être commun c’est-à-dire qu’il ne nous voit que sous l’angle de ce que nous partageons avec les autres. Il utilise des expressions comme « tout le monde » ou « il y a trop de monde », comme si les hommes n’était qu’une masse  compacte, uniforme. Etre indifférent, c’est d’abord indifférencier les individus. Pourtant nous avons tous une histoire différente, nous avons été transformés par des expériences personnelles, exclusives. Nous sommes tous des façons particulières de vivre comme des perspectives différentes d’une seule et même chose. Vivre, c’est s’engager dans un certain style de vie, par quoi nous « existons » et ne nous contentons plus seulement de vivre. 

Il faudrait réaliser qu’au-delà de nos jugements : (« celui-là, je l’aime bien » ou « un tel, je ne peux pas le sentir »), il y a forcément quelqu’un d’intéressant, une approche singulière du fait d’exister, et jamais un « troupeau » de « gens » (même si souvent nous nous comportons comme tel). Chaque homme est riche de cet art de styliser l’existence que nous appelons « l’humanité ». C’est comme un kaléidoscope auquel nous retirons absurdement des perspectives quand nous disons qu’ « un tel ne nous intéresse pas ».
Il n’y a pas de « Monsieur Tout le monde ». Personne ne veut l’être et nous faisons tout pour éviter ce statut. « Les gens » : ce sont toujours les autres. Finalement les gens ne font pas attention aux gens, et ce sera toujours le cas tant qu’ils les verront comme « des gens ». Du coup, nous essayons de nous distinguer à tout prix des gens, d’être reconnu par les autres comme étant « un » autre, non assimilable à la « moyenne » « au-dessus du lot ». Nous voulons nous « faire un nom ».

 On peut décimer plusieurs millions de la population mondiale pour marquer les esprits de son nom. Nous savons tous qui est Hitler. Aurait-il été si soucieux de se faire connaître s’il n’avait pas d’abord été rabaissé, humilié, rejeté ? Il a voulu que son nom soit gravé dans l’histoire. Par d’autres moyens que lui, nous aspirons nous aussi à ce que l’on se souvienne de nous, mais honnêtement qui le fera ? Qui se rappellera de nous ? Personne.

(Pashka et Marius évoquent cette assimilation continuelle de l’autre personne à une masse de gens et notre acharnement à vouloir échapper à cette banalisation par la reconnaissance de notre unicité. Devons-nous travailler à nous faire reconnaître après notre mort ? Faut-il, comme Léonidas dans le film de Zack Snider « 300 », que nous nous sacrifions pour que l’on se souvienne de nous. De ce point de vue, le titre est très intéressant parce que ce dont on se souvient c’est qu’ils étaient « 300 » et Léonidas est devenu une marque de chocolats belges. Donc, c’est raté (pas la peine de tuer autant de soldats perses pour finir en pralines).


 Devons nous « faire notre numéro » pour marquer les esprits ou travailler notre « chiffre » ? C’est quoi : « le chiffre » ? C’est l’indice physique de notre présence. Nous libérons à tout instant dans nos actes, dans nos perceptions, dans nos rencontres, une certaine énergie. Nous « tenons » à exister de façon quantitativement différentes et c’est dans cette libération perpétuelle de chiffres que nous consistons vraiment. L’artiste comprend bien cela. Van Gogh, c’est d’abord et seulement une intensité de regard « hors du commun » et il ne signait jamais ses toiles. Plutôt que de nous faire un nom, travaillons à libérer toujours notre chiffre, notre chiffre « exact »)



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